Le président du Salvador veut mettre fin à l'interdiction minière

Le président du Salvador, Nayib Bukele, s'apprête à recevoir les plus grands honneurs du Costa Rica de la part du président Rodrigo Chavel à San Jose au Costa Rica le 11 novembre 2024. M. Bukele s’est dit mercredi en faveur de l’exploitation minière aurifère dans ce pays d’Amérique centrale. Photo AP/Jose Diaz

Le président du Salvador, Nayib Bukele, s’est dit mercredi en faveur de l’exploitation minière aurifère dans ce pays d’Amérique centrale et a qualifié d’absurde l’interdiction de l’extraction de métaux en vigueur dans son pays depuis sept ans, mettant en péril cette interdiction historique. 

L’or non exploité serait «une richesse qui pourrait transformer le Salvador», a-t-il écrit sur sa page X. Le parti de M. Bukele contrôle l'essentiel du Congrès et son opposition politique a été dévastée, de sorte qu’une proposition formelle visant à mettre fin à l’interdiction ne rencontrera probablement pas beaucoup de résistance. 

En 2017, le Salvador a interdit toute extraction de métaux en surface et en profondeur. Une large coalition d'acteurs, dont l’Église catholique, a soutenu l’interdiction afin de protéger les ressources en eau de ce petit pays de la contamination. 

À ce stade, l’exploration avait révélé des gisements d’or et d’argent, mais il n’y avait pas d’exploitation minière de métaux à grande échelle. On ne sait pas quelles pourraient être ses réserves d’or. 

Le président Bukele a proposé mercredi une exploitation minière «moderne et durable» qui prendrait soin de l’environnement. 

Les écologistes ont rapidement critiqué le zèle du président. 

«Ce n’est pas vrai qu’il existe une exploitation minière verte, elle se paie en vies humaines, en problèmes rénaux, respiratoires et en leucémies qui ne sont pas immédiats», a indiqué Amalia López, de l’Alliance contre la privatisation de l’eau. 

Les inquiétudes portent notamment sur la quantité d’eau nécessaire aux opérations minières et sur le stockage de l’eau contaminée par des métaux lourds. 

Ayant réalisé ce qu’il appelle un «miracle sécuritaire» en affaiblissant les puissants gangs du Salvador – en enfermant plus de 80 000 Salvadoriens accusés d’appartenance à un gang depuis mars 2022 – M. Bukele a déclaré qu’il cherchait à apporter un retournement similaire à l’économie. 

Il s’agit d’un revirement pour le très populaire M. Bukele, récemment réélu, qui, lors de sa première campagne pour la présidence en 2019, avait déclaré qu’il soutenait l’interdiction de l’exploitation minière. 

En 2021, le président Bukele a proposé d’utiliser l’énergie géothermique du Salvador pour miner de la cryptomonnaie bitcoin, qui nécessite d’énormes quantités d’électricité – mais pas de véritable exploitation minière – pour alimenter des ordinateurs qui effectuent jour et nuit des calculs mathématiques complexes pour vérifier les transactions.

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